top of page
maup.jpg

Bel ami

Difficulté ***

Profondeur ***

Originalité ***

Emotions **

"Bel ami" définit l’ambition comme aucune autre œuvre, à une époque où la chute de l’aristocratie permet l’émergence d’individus rusés, charmants et égocentriques au sein d’une société médiocre et corrompue.


Le style de l’auteur facilite l’accès à cette œuvre dense et rugueuse. Car la plume de Maupassant, moins précise que celle de Flaubert, moins exhaustive que celle de Balzac, est plus enlevée que celle de Zola et plus dynamique que celle d’Hugo. Elle permet de parcourir avec aisance une histoire violente dans la veine des « liaisons dangereuses » : l’antiphrase du titre symbolise tout le vice d’un héros bouffi d’ambition et sans aucun scrupule.

C’est tout le charme de cette œuvre d’en savourer les méfaits grâce à un style vif et ironique qui assourdit la cruauté de Georges Duroy. 

Les autres personnages n’existent qu’à travers la manipulation qu’ils subissent de sa part : d’abord flattés, parfois vaniteux, ensuite séduits, encore exigeants, enfin humiliés, voire désespérés. Leur incapacité à percevoir la vraie nature du héros est aussi symptômatique d’un déclin intellectuel et d’une inversion des valeurs qui justifie le remplacement d’une classe dirigeante dépassée et amorale.

Car ce parcours de puissance et d’argent décrit avec cynisme sa déliquescence. 


Le roman réaliste de Maupassant lui permet de rivaliser avec les grands auteurs du siècle à une époque où ses nouvelles, plus originales, étaient moins admirées.

bottom of page