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Le meilleur des mondes

 Difficulté **

Profondeur ***

Originalité ****

Emotions ***

Les dystopies ne sont pas légion dans la BE (« 1984 » méritait sa place, mais son auteur a accompli un autre chef d’œuvre: « La ferme des animaux »). « Le meilleur des mondes », titre parfait comme le lecteur le comprendra, représentera donc au sein de la BE ces histoires sombres dans lesquelles le monde a glissé sur la mauvaise pente : « Fahrenheit 451 », « Le maître du haut château » ,… 

L’intérêt particulier de l’approche d’Huxley se trouve dans l’ambiance générale plutôt légère de son récit. En effet l’ambiguïté parcourt le livre démontrant l’enchaînement des esprits : les bénéficiaires du système sont conditionnés à ne pas en voir les méfaits et peuvent difficilement imaginer la sauvagerie nécessaire à sa pérennité. Tout se passe derrière le rideau et les spectateurs ne sont pas intéressés par les coulisses. Que les groupes génétiques moins parfaits ne puissent pas accéder au spectacle leur paraît tout à fait normal : leur sens moral n’existe pas, conditionnés qu’ils sont en rouages dociles et efficaces du système. 

 

Ainsi l’auteur joue une partition délicate, délivrant délicatement les horreurs de ce monde parfait, par petites touches cyniques dont les personnages ne tiennent guère compte. Seul le héros, marqué par son décalage physique, s’interroge et cherche une autre voie. Mais dans cet univers parfait, comme dans un film retouché (inspiration de "la matrice"), les aspérités sont gommées et disparaissent sans même affecter l’humeur des proches, dont la superficialité est totale. 

 

Redoutable volume, le titre laisse un goût amer qui sert de message dans la société actuelle amnésique et tourbillonnante : la liberté n’est pas conditionnelle, sinon elle n’est plus. 

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