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En attendant Godot

Difficulté **

Profondeur **

Originalité ***

Emotions **

Quelques œuvres de la BE posent problème au lecteur gourmand car elles manquent de chair (« le rouge et le noir », « la confusion des sentiments »). Celle-ci en fait partie : son auteur lui-même assène clairement qu’elle ne contient aucun sens caché, ni secret, ni symbolisme. Mais Beckett est prix Nobel de littérature et cette pièce de loin sa plus connue.


Le rythme de la pièce est enlevé et compense en partie l’inanité du discours, mais la drôlerie n’est qu’occasionnelle, très répétitive et pathétique.

Car « En attendant Godot » n’est même pas le récit d’une attente dont l’objectif nous serait inconnu, ce qui en soi constituerait un récit métaphysique intéressant. L’absurdité est bien plus forte que ce contexte : elle est inoculée aux personnages. Ceux-ci interrogent toute signification : vie, amitié, temps, mort sont ainsi étudiés et repoussés. 


En cela, la pièce est une métaphore du vide de l’existence, mais son spectacle, comme celui des œuvres qui décrivent l’ennui, est une épreuve pénible. Car la mise en abîme est troublante : je viens au théâtre pour me distraire et le théâtre me dit que toute distraction est vaine ? La cohérence intellectuelle voudrait que le théâtre soit brûlé avant même de commencer la pièce ! 

Une œuvre particulière qui rappelle Kafka ou Tchekhov et préfigure Ionesco par la folie omniprésente, mais sans la critique sociale, ni la poésie drôlatique. Réservé aux surréalistes convaincus.

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