Dom Juan

Difficulté *

Profondeur **

Originalité ***

Emotions **

​

Cette pièce de Molière diffère sensiblement de ses œuvres classiques comme « Le misanthrope » ou « Le malade imaginaire ». Ici pas d’unité de lieu, de temps ou d’action : la mise en scène n’est pas évidente ! Le fantastique et l’action dynamisent une pièce déjà courte sur un rythme échevelé.

On retrouve cependant le style habituel de Molière : dialogues enlevés pour les scènes humoristiques, monologues élégants pour les débats plus profonds. 

Le premier rôle de la pièce revient sûrement à Sganarelle, qui incarne à la perfection un archétype si personnel à l’auteur : le valet. Il est à la fois drôle, humain, veule et presque vertueux ! A contrario, Dom Juan est un personnage un peu minable, profondément égoïste et inconséquent. L'auteur aurait-il volontairement caricaturé par prudence cet athée radical ? La pièce ne développe pas en tout cas sa psyché avec finesse et profondeur comme le font « Tartuffe » ou « L’avare ».

Elle est pourtant la plus vendue de son auteur ces dernières années. En effet, Molière appartient comme Shakespeare, Christie et Verne, à la catégorie des auteurs mondialement connus dont il est difficile d’extraire un titre au sein d’une œuvre colossale, homogène et géniale.

Il a ainsi figé dans l’inconscient collectif des traits de caractère comme l’hypocrisie, la misanthropie, la préciosité, l’hypocondrie, la vanité, l’avarice, …

Une pièce simple, drôle et vive, qui a défini un archétype humain jusqu’à nos jours.